Frère des Ours: la critique

Le voici donc, l'avant-dernier dessin animé de Disney à recourir à l'animation traditionnelle avec La Ferme se rebelle(sortie le 14 juillet). C'est donc avec une sensation bizarre, limite nostalgique que l'on découvre Frère des Ours, en se disant que c'est sûrement le dernier à proposer une histoire aussi forte en émotions avant longtemps.


les personnages du film: A gauche l'élan Muche, au mileu Koda et Kinaï, à droite Truc.

Le film nous propose donc de suivre le chemin initiatique de Kinaï, jeune Inuit, récemment bastisé d'un totem, qui pour devenir un homme devra changer sa vision des choses et notemment sa vision de l'autre. Le scénario est très bien ficelé, pas de scènes qui traînent beaucoup en longueur, le rhytme est soutenu et les péripéties sont très bien mises en scène (notemment dans les combats entres hommes et animal), grâce aussià la musique percutantes. Mais si l'action est de mise, l'émotion n'est pas écartée, loin de là, si vous êtes un temps soit peu sensible, vous ne pourrez ne pas verser une larme pendant le film.
Mais les occasions de sourire et même de rire sont également présente, grâce notemment aux interventions du duo d'élans burlesque (doublés par Kad et Olivier en version française) dont le chemin croisent celui de nos héros pendant le film. La rencontre avec deux mouflons (Omar et Fred) particulèrement soucieux de montrer leur force est une scène très drôle, courte mais drôle.
L'histoire est aussi ponctué de numéros musicaux ( ça fait du bien de réentendre des chansons Disney) composés par Phil Collins, comme la chanson "En Chemin" ou le poignant "Mon Frère Ours" qui accompagne une scène cruciale et émouvante du film. Les airs et mélodies des chansons sont facilement enjouées pour qu'on se surprenne à siffloter avec Koda l'ourson pendant une chanson.


Koda et Kinaï devant la représentation de l'ours par l'homme.

Le film est d'un point de vue esthétique de toute beauté, l'animation est vraiment très bien faite, mis à part quelques animations d'humains, et les décors peints à la main sont à couper le souflle. De vraies oeuvres d'art animées. C'est en voyant ces paysages sur grand écran que l'on se dit que ce genre de vision va nous manquer dans les dessins animés en 3D, cette touche humaine, ce coup de pinceau qu'on sent dans les traits d'un arbre ou d'une fleur. Des scènes superbement réalisés restent marqué dans les esprits après la projection. Comme par exemple la scène de la Transformation, où le héros Kinaï se retrouve métamorphosé en ours par les Grands Esprits de la Nature, accompagné par un choeur Inuit en fond sonore, la scène vous donnerait presque des frissons.

Un l'un des somptueux paysages du film.

il y a aussi des scènes très dures, qui évoque directement la chasse, relégué jusqu'à maintenant aux personnages méchants(les chasseurs de Bambi, Clayton dans Tarzan), dans Frère des Ours, Kinaï, le héros du film, tue un ours par vengeance et par haine, et la scène est très dure et dramatique, malgré que l'on ne voit pas l'acte en lui-même. La mise en scène est magnifique.
Malgré son aspect traditionnelle, dans la technique d'animation, Frère des Ours comporte tout de même un aspect révolutionnaire, c'est en effet le premier film dont le format d'image change en cours de film! Quand le héros est humain, le film est projeté en 1:85:1, et passe à un format d'image large 2:35:1 quand Kinaï se réveille transformer en ours.


Kinaï dans sa nouvelle tribu

Frère des Ours est donc un très bon film animé de Disney, bien qu'amenant rien de bien nouveau par rapport à ses prédécesseurs, le film est tout de même une excelente réalisation, une dernière oeuvre digne de ce nom pur le studio de Floride ( qui a réalisé Mulan et Lilo et Stitch) qui ont vu leurs portes se fermer le 12 janvier dernier, sonnant le glas de l'animation traditionnelle chez Disney. Une ère nouvelle s'ouvre donc chez Disney, celle de l'animation en images de synthèses. Ce qui est regrettable, c'est qu'ils ne savent pas mélanger les 2 styles en laissant la 2D et la 3D se partager le marché de l'animation, en laisant les histoires se raconter dans la dimension approprié. Dommage... Gageons que la qualité de Frère des Ours redonnera le goût de l'art de l'animation au public...

Kinoo